Description du sujet de thèse :

Nous recherchons un (e) doctorant (e) qui travaillera sur le projet ANR « Etude des aptitudes cognitives sur les interactions sociales chez la Drosophile », visant à comprendre les bases neuronales contrôlant les comportements sociaux, et ainsi mieux appréhender comment les relations sociales entre individus sont régulées.

En compétition pour de la nourriture et des partenaires, Drosophila melanogaster présente des comportements agressifs. Ceux-ci sont composés à la fois d’éléments innés et appris, se traduisant par une plasticité comportementale lors des rencontres agressives mais aussi par la formation d’effets winner et loser – avoir remporté un combat augmente les chances d’en remporter de nouveaux, tandis qu’une défaite réduit cette probabilité. Nous avons précédemment démontré qu’une seule victoire ou défaite induit des effets winner et loser à court terme tandis que des défaites répétées induisent des conséquences comportementales à plus long terme (Trannoy et al, 2016). Ces résultats sur la formation et le maintien de ces effets impliquant des processus mnésiques, suggèrent qu’ils reposent sur deux voies neurales distinctes et/ou impliquent différents mécanismes. Ainsi, l’étude présentera deux objectifs :

1. Caractériser les bases neuronales et moléculaires sous-tendant les composantes innées et apprises des comportements agressifs. La drosophile offre les outils neurogénétiques permettant de manipuler l’activité neuronale et l’expression de gènes dans des cellules spécifiques. Le (a) candidat (e) manipulera la transmission synaptique de certains groupes de neurones lors de tests d’agressivité et mesurera les conséquences comportementales.

2. Explorer si les effets winner et loser se traduisent par une « signature chimique » permettant une reconnaissance des statuts de dominance. La drosophile présente des composés chimiques à la surface de sa cuticule, dont des phéromones, pour communiquer avec ses congénères. La composition de ce profil chimique évolue en fonction de la vie de l’animal et de ses expériences. De même, ce profil chimique influence les réponses comportementales des autres individus. Par des techniques de chromatographie, le (a) candidat (e) étudiera l’impact des interactions agressives sur le profil chimique des animaux et sur ses futures interactions sociales.

Ces approches participeront à la compréhension de la neurobiologie des comportements sociaux et de la communication entre individus.

Contexte de travail :

Le candidat intégrera l’équipe IVEP (Interindividual Variability and Emergent Plasticity) au sein du Centre de Recherches sur la Cognition Animale. Le CRCA a pour objectif principal l’étude pluridisciplinaire et comparée des processus cognitifs chez divers modèles animaux allant des invertébrés aux vertébrés. Le laboratoire appartient au Centre de Biologie Intégrative, situé sur le campus de l’Université Paul Sabatier à Toulouse. Le CBI rassemble plus de 400 chercheurs impliqués dans l’étude des processus biologiques fondamentaux à différentes échelles. Le candidat (e) intégrera l’école doctorale SEVAB dont les thématiques de recherches se rassemblent autour de l’analyse des interactions entre les objets biologiques au sein des génomes, des populations, des communautés et des écosystèmes.

Informations complémentaires :

Nous recherchons un candidat très motivé pour l’étude des comportements chez la drosophile et intéressé par l’aspect « neurobiologie du comportement ». La préférence sera donnée aux candidats (es) possédant une expérience du comportement et des outils génétiques de la drosophile. Des connaissances sur des techniques de programmation, notamment dans l’environnement MATLAB, seront très appréciées. La connaissance de techniques de base de biologie moléculaire ou chimie est également souhaitée, mais pas obligatoire.

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